Notre service défend le principe que l’adoption est avant tout autre considération une mesure sociale et légale de PROTECTION DE L’ENFANT.
Pour nous, c’est un droit pour l’enfant qui en a besoin, et non un droit pour les familles en désir d’enfant. Le droit à l’enfant n’existe pas.
Le principe de subsidiarité
L’adoption internationale est subsidiaire à l’adoption nationale : l’enfant privé de parents et de famille élargie doit en priorité être placé en adoption dans son propre pays ou dans un environnement culturel, linguistique et religieux proche de son milieu d’origine. La décision d’une adoption internationale ne doit dès lors intervenir qu’après que l’on ait cherché, sans résultat, une solution satisfaisante pour l’enfant dans son pays d’origine.
Ces dernières années des efforts considérables ont été entrepris dans la plupart des pays d’origine afin de respecter ce principe de subsidiarité. Nous constatons la mise en place de politiques familiales favorables au développement de l’adoption nationale. Tout naturellement, les enfants jeunes et en bonne santé sont adoptés prioritairement par les ressortissants de ces pays. Il en résulte non seulement, une diminution du nombre d’enfants proposés à l’adoption internationale, mais aussi une modification du profil de ces enfants.
Ceci, même si l’on voit lors de nos voyages à l’étranger ou sur nos petits écrans que la précarité et la souffrance restent largement répandues sur la planète et que des millions d’enfants subissent un environnement économique et social défavorable. Ces enfants ne sont pas adoptables.
Le profil des enfants
Les candidats à l’adoption doivent donc être ouverts et se préparer à accueillir davantage d’enfants à besoins spécifiques, c’est-à-dire des enfants dont certaines caractéristiques rendent leur adoption plus difficile. Il s’agit notamment de fratrie, d’enfants pouvant être plus âgés (dès 4-5 ans) et / ou ayant des problèmes de santé et/ou présentant une déficience physique.
Les candidats à l’adoption
Généralement, la décision d’adopter un enfant n’est pas une démarche spontanée, mais fait suite à des épreuves d’échec, de déception, de chagrin et de deuil. Pour la plupart des candidats à l’adoption, le projet de devenir parents a été longtemps différé par le fait de difficultés rencontrées dans leur désir de procréation. Ils se lancent dans le projet d’une adoption avec ce désir légitime d’adopter un jeune enfant en bonne santé. Ce rêve ne correspond pas toujours, hélas, toujours aux véritables besoins des enfants.
Chacun des candidats à l’adoption sera, dès lors, amené à ajuster son désir à la réalité afin de ne pas mettre en péril la formation des liens affectifs avec l’enfant. La famille adoptive doit avoir la capacité d’accepter et d’accueillir un enfant avec ses capacités et déficits et de prendre soin de manière aimante et durable d’un enfant qui
- lui est étranger à l’arrivée
- et qui a, dans la majorité des cas, vécu des situations traumatisantes, telles que l’abandon, une instabilité du lien avec les adultes, une institutionnalisation prolongée, des privations, etc..
Ces situations difficiles de départ dans la vie créent des besoins spécifiques et pourront être la source potentielle de difficultés ultérieures, telles des perturbations dans l’attachement, difficultés d’apprentissage à l’école, instabilité affective… .
Il ne suffit donc pas d’avoir au départ un beau projet parental, mais il est essentiel de développer les compétences nécessaires pour accompagner un enfant tout au long de sa vie et au mieux de ses forces et faiblesses.
Ceci est à la base la responsabilité de tout adulte qui veut devenir parent que ce soit par procréation ou par adoption. Un enfant adopté amène certes tout un bagage d’inconnues qu’il s’agira « d’apprivoiser » avec beaucoup d’amour et de patience.
Malgré cette route jalonnée de défis, l’adoption reste une aventure humaine enrichissante.
Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
-C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie « créer des liens… »
Créer des liens ?
– Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…
– Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l’oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé.
(Extrait de : Saint-Exupéry, Antoine de. Le Petit Prince, Paris Gallimard, 1946 p.66-74)
Lecture intéressante
Attachment between parents and children de Monsieur Alessandro Decarli
Stress & Health: How a stressful childhood can cause disease de Madame Martha Elwenpoek